Le livre de ma mère

J'ose franchir le cap: j'ai lu un livre d'Albert Cohen, enfin! J'aime la nostalgie, et la généralité des faits. Chaque lecteur peut s'identifier aux différentes anecdotes. Poésie dans l'écriture. Je le note 16 /20.

Après la mort de sa mère, Albert Cohen décide d'écrire un livre destinée à sa maman. Il livre au sein de ce recueil ses états, ses souvenirs, ses regrets, et son devenir avec l'absence d'une mère.  Il livre des détails qui lui viennent en mémoire ou des moments-clés de la vie de celle qui lui était si chère.

Dès les premières pages, nous sommes projetés dans un style d'écriture des années 50 (dur à lire), mais auquel on s'adapte facilement au bout d'une dizaines de pages...

Tout au long de ce roman autobiographique, le lecteur est amené à partager la douleur livrée de l'écrivain.

En voici un court passage magnifique...

"Qui dort ? demande ma plume. Qui dort, sinon ma mère éternellement, qui dort, sinon ma mère qui est ma douleur ? Ne la réveillez pas, filles de Jérusalem, ma douleur qui est enfouie au cimetière d'une ville dont je ne dois pas prononcer le nom, car ce nom est synonyme de ma mère enfouie dans de la terre. Va, plume, redeviens cursive et non hésitante, et sois raisonnable, redeviens, ouvrière de clarté, trempe-toi dans la volonté et ne fais pas d'aussi longues virgules, cette inspiration n'est pas bonne? Ame, ô ma plume sois vaillante et travailleuse, quitte le pays obscur, cesse d'être folle, presque folle et guidée, guindée morbidement. Et toi, mon seul ami, toi que je regarde dans la glace, réprime les sanglots secs et ..."

Marcel Pagnol, le cite comme un Chef-d'oeuvre " Un livre unique et qui durera. La plus belle histoire d'amour."

Mister Yog